FRANCOFOLIE

FRANCOFOLIE
"Vuelve a sonreír, a recordar París, a ser mi angustia..." (LOVG).

mercredi, mars 31, 2010

Le bonbon-Desnos


J´aime bien ce poème de Robert Desnos


Le bonbon

Je je suis suis le le roi roi


Je jedes montagnes


j'ai de de beaux beaux bobos beaux beaux yeux yeux


j'ai il faitune chaleur chaleur



j'ai nez
j'ai doigt doigt doigt doigt doigt ¨¤ ¨¤


j'ai chaque main main



j'ai dent dent dent dent dent dent dent


j'ai dent dent dent dent dent dent dent


j'ai dent dent dent dent dent dent dent


j'ai dent dent dent dent dent dent dent


j'ai dent dent dent dent



Tu tu me me fais fais souffrir


mais peu m'importe m'importe


maisla la porte porte.


Posté par Lorena

Réné Char

Voilà un video avec quelques poèmes de Char:

lundi, mars 22, 2010

Camille Claudel

Paul Claudel


CINQ GRANDES ODES
Extrait

LES MUSES


Les Neuf Muses, et au milieu, Terpsichore !

Je te reconnais, Ménade ! Je te reconnais, Sibylle ! Je n'attends avec ta main point de coupe ou ton sein même

Convulsivement dans tes ongles, Cuméenne dans le tourbillon des feuilles dorées !

Mais cette grosse flûte toute entrouée de bouches à tes doigts indique assez

Que tu n'as plus besoin de la joindre au souffle qui t'emplit

Et qui vient de te mettre, ô vierge, debout !

Point de contorsions : rien du cou ne dérange les beaux plis de ta robe jusqu'aux pieds qu'elle ne laisse point voir !

Mais je sais assez ce que veulent dire cette tête qui se tourne vers le côté, cette mine enivrée et close, et ce visage qui écoute, tout fulgurant de la jubilation orchestrale !

Un seul bras est ce que tu n'as point pu contenir ! Il se relève, il se crispe,

Tout impatient de la fureur de frapper la première mesure !

Secrète voyelle ! animation de la parole qui naît ! modulation à qui tout l'esprit consonne !

Terpsichore, trouveuse de la danse ! où serait le chœur sans la danse ? quelle autre captiverait

Les huit sœurs farouches ensemble, pour vendanger l'hymne jaillissante, inventant la figure inextricable ?

Chez qui, si d'abord te plantant dans le centre de son esprit, vierge vibrante,

Tu ne perdais sa raison grossière et basse flambant tout de l'aile de ta colère dans le sel du feu qui claque,

Consentiraient d'entrer les chastes sœurs ?

Les Neuf Muses ! aucune n'est de trop pour moi !

Je vois sur ce marbre l'entière neuvaine. À ta droite, Polymnie ! et à la gauche de l'autel où tu t'accoudes !

Les hautes vierges égales, la rangée des sœurs éloquentes

Je veux dire sur quel pas je les ai vues s'arrêter et comment elles s'enguirlandaient l'une à l'autre

Autrement que par cela que chaque main

Va cueillir aux doigts qui lui sont tendus. (…)

Paul Claudel

Cinq Grandes Odes. " Les Muses ". Œuvre Poétique

Gallimard, Pléiade, p. 221




samedi, mars 20, 2010

LIBERTÉ

Poésie et Vérité, 1942 - Paul Eluard


LIBERTÉ

Sur mes cahiers d'écolier
Sur mon pupitre et les arbres
Sur le sable sur la neige
J'écris ton nom

Sur toutes les pages lues
Sur toutes les pages blanches
Pierre sang papier ou cendre
J'écris ton nom

Sur les images dorées
Sur les armes des guerriers
Sur la couronne des rois
J'écris ton nom

Sur la jungle et le désert
Sur les nids sur les genêts
Sur l'écho de mon enfance
J'écris ton nom

Sur les merveilles des nuits
Sur le pain blanc des journées
Sur les saisons fiancées
J'écris ton nom

Sur tous mes chiffons d'azur
Sur l'étang soleil moisi
Sur le lac lune vivante
J'écris ton nom

Sur les champs sur l'horizon
Sur les ailes des oiseaux
Et sur le moulin des ombres
J'écris ton nom

Sur chaque bouffées d'aurore
Sur la mer sur les bateaux
Sur la montagne démente
J'écris ton nom

Sur la mousse des nuages
Sur les sueurs de l'orage
Sur la pluie épaisse et fade
J'écris ton nom

Sur les formes scintillantes
Sur les cloches des couleurs
Sur la vérité physique
J'écris ton nom

Sur les sentiers éveillés
Sur les routes déployées
Sur les places qui débordent
J'écris ton nom

Sur la lampe qui s'allume
Sur la lampe qui s'éteint
Sur mes raisons réunies
J'écris ton nom

Sur le fruit coupé en deux
Du miroir et de ma chambre
Sur mon lit coquille vide
J'écris ton nom

Sur mon chien gourmand et tendre
Sur ses oreilles dressées
Sur sa patte maladroite
J'écris ton nom

Sur le tremplin de ma porte
Sur les objets familiers
Sur le flot du feu béni
J'écris ton nom

Sur toute chair accordée
Sur le front de mes amis
Sur chaque main qui se tend
J'écris ton nom

Sur la vitre des surprises
Sur les lèvres attendries
Bien au-dessus du silence
J'écris ton nom

Sur mes refuges détruits
Sur mes phares écroulés
Sur les murs de mon ennui
J'écris ton nom

Sur l'absence sans désir
Sur la solitude nue
Sur les marches de la mort
J'écris ton nom

Sur la santé revenue
Sur le risque disparu
Sur l'espoir sans souvenir
J'écris ton nom

Et par le pouvoir d'un mot
Je recommence ma vie
Je suis né pour te connaître
Pour te nommer

Liberté

(Posté par Armand Prince de Porcelaine)

Le Pont Mirabeau, enregitré par Apollinaire en 1913. (posté par José Manuel)

Photo du Jour !

Les surréalistes en 1930: Tzara, Éluard, Breton, Dalí, Arp, Tanguy, Ernst, Crevel et Man Ray.

Par Adriana !


Rappelle-toi Barbara

Or, si vous préférez la musique, je vous propose d'écouter la version d'Yves Montand.



Par Adriana !

.
Vous connaissez peut-être ce poème de Jacques Prévert et qui est d'ailleurs très connu, mais je voudrais vous montrer cette vidéo où Serge Reggiani, un acteur d'origine italienne, récite le poème.

Rappelle-toi Barbara

Rappelle-toi Barbara
Il pleuvait sans cesse sur Brest ce jour-là
Et tu marchais souriante
Epanouie ravie ruisselante
Sous la pluie Rappelle-toi Barbara
Il pleuvait sans cesse sur Brest
Et je t'ai croisée rue de Siam
Tu souriais
Et moi je souriais de même
Rappelle-toi Barbara
Toi que je ne connaissais pas
Toi qui ne me connaissais pas
Rappelle-toi
Rappelle toi quand même ce jour-là
N'oublie pas
Un homme sous un porche s'abritait
Et il a crié ton nom
Barbara
Et tu as couru vers lui sous la pluie
Ruisselante ravie épanouie
Et tu t'es jetée dans ses bras
Rappelle-toi cela Barbara
Et ne m'en veux pas si je te tutoie
Je dis tu à tous ceux que j'aime
Même si je ne les ai vus qu'une seule fois
Je dis tu à tous ceux qui s'aiment
Même si je ne les connais pas
Rappelle-toi Barbara
N'oublie pas
Cette pluie sage et heureuse
Sur ton visage heureux
Sur cette ville heureuseCette pluie sur la mer
Sur l'arsenal
Sur le bateau d'Ouessant
Oh Barbara
Quelle connerie la guerre
Qu'es-tu devenue maintenant
Sous cette pluie de fer
De feu d'acier de sang
Et celui qui te serrait dans ses bras
Amoureusement
Est-il mort disparu ou bien encore vivant
Oh Barbara
Il pleut sans cesse sur Brest
Comme il pleuvait avant
Mais ce n'est plus pareil et tout est abîmé
C'est une pluie de deuil terrible et désolée
Ce n'est même plus l'orage
De fer d'acier de sang
Tout simplement des nuages
Qui crèvent comme des chiens
Des chiens qui disparaissent
Au fil de l'eau sur Brest
Et vont pourrir au loin
Au loin très loin de Brest
Dont il ne reste rien.

Jacques Prévert, "Paroles", Gallimard, 1946

Par Adriana !

Zone, poème de Guillaume Apollinaire

Nous avons lu ce poème la semaine passé, voici une analyse intéressante


Zone est le poème d'ouverture du recueil Alcools (1913) de Guillaume Apollinaire. Ce poème au cycle de Marie (en référence à Marie Laurencin, peintre, rencontrée par Guillaume Apollinaire en 1907). C’est en changeant le titre du recueilEau de vie en Alcools et en décidant de supprimer toute ponctuation que l’auteur rajoute en tête de l’ouvrage le poème Zone, dernier écrit de l’ensemble : il donne ainsi à son recueil une orientation philosophique.

On est frappé par l'apparence du poème : certains vers sont détachés, d'autres regroupés en strophes ; il n'y a pas réellement de régularité. Ce sont des vers libres (pas de mètres réguliers), les lois de la versification ne sont pas respectées. Ces vers riment à peine : ils sont assonancés. Pas de ponctuation.

Le poème n'est pas complètement déroutant, mais apparaît quelquefois bizarre.

Nous allons étudier les 24 premiers vers du poème. Dans un premier temps, nous verrons en quoi cet extrait du poème Zone est innovant pour 1913, puis nous analyserons comment Apollinaire fait l'éloge du monde moderne.

-Pour voir l´analyse complète:

http://www.bacdefrancais.net/zone.php

Posté par Lorena

Le poème du jour « Fête-Diable » / Posté par Armand Prince de Porcelaine

Fête-Diable, 1934



La dernière goutte de vin s'allume au fond du verre où vient d'apparaître un château.


Les arbres noueux du bord de la route s'inclinent vers le voyageur.


Il vient du village proche,
Il vient de la ville lointaine,
Il ne fait que passer au pied des clochers.
Il aperçoit à la fenêtre une étoile rouge qui bouge,
Qui descend, qui se promène en vacillant
Sur la route blanche, dans la campagne noire.
Elle se dirige vers le voyageur qui la regarde venir.
Un instant elle brille dans chacun de ses yeux,
Elle se fixe sur son front.
Étonné de cette lueur glaciale qui l'illumine,
Il essuie son front.
Une goutte de vin perle à son doigt.
Maintenant l'homme s'éloigne et s'amoindrit dans la nuit.
Il est passé près de cette source où vous venez au matin
cueillir le cresson frais,
Il est passé près de la maison abandonnée.
C'est l'homme à la goutte de vin sur le front.
Il danse à l'heure actuelle dans une salle immense,
Une salle brillamment éclairée,
Resplendissante de son parquet ciré
Profond comme un miroir.
Il est seul avec sa danseuse
Dans cette salle immense, et il danse
Au son d'un orchestre de verre pilé.
Et les créatures de la nuit
Contemplent ce couple solitaire et qui danse
Et la plus belle d'entre les créatures de la nuit
Essuie machinalement une goutte de vin à son front,
La remet dans un verre,
Et le dormeur s'éveille,
Voit la goutte briller de cent mille rubis dans le verre
Qui était vide lorsqu'il s'endormit.
La contemple.
L'univers oscille durant une seconde de silence
Et le sommeil reprend ses droits,
Et l'univers reprend son cours
Par les milliers de routes blanches tracées par le monde
À travers les campagnes ténébreuses.


Robert Desnos (1934)

Le dernier poème

J'ai rêvé tellement fort de toi,


J'ai tellement marché, tellement parlé,

Tellement aimé ton ombre,

Qu'il ne me reste plus rien de toi,

Il me reste d'être l'ombre parmi les ombres

D'être cent fois plus ombre que l'ombre

D'être l'ombre qui viendra et reviendra

dans ta vie ensoleillée.



Robert Desnos (1900-1945)



(Posté par Armand)


L'image du jour:

Calligramme de Guillaume Apollinaire.

Le Calligramme est un poème en forme de dessin, généralement en rapport avec le sujet du texte, comme celui-ci qui représente la Tour Eiffel.

"Salut monde dont je suis la langue éloquente que sa bouche Paris tire et tirera toujours aux Allemands."


Par Geraldine

Robert Desnos

Ici un documentaire de la série "Un siècle d'écrivains" consacré à Robert Desnos l'un des grands poètes du surréalisme. Pour savoir plus de Robert Desnos, jetez un coup d'oeil sur la page de Robert Desnos, http://www.robertdesnos.asso.fr/



Par Geraldine



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