vendredi, avril 30, 2010
Knock
dimanche, avril 25, 2010
Émile Verhaeren
samedi, avril 24, 2010
Pierre Jean Jouve
Que tu es belle maintenant que tu n'es plus
La poussière de la mort t'a déshabillée même de l'âme
Que tu es convoitée depuis que nous avons disparu
Les ondes les ondes remplissent le coeur du désert
La plus pale des femmes
Il fait beau sur les crêtes d'eau de cette terre
Du paysage mort de faim
Qui borde la ville d'hier des malentendus
Il fait beau sur les cirques verts inattendus
Transformés en églises
Il fait beau sur le plateau désastreux nu et retourné
Parce que tu es si morte
Répandant des soleils par les traces de tes yeux
Et les ombres des grands arbres enracinés
Dans la terrible Chevelure celle qui me faisait délirer
lundi, avril 19, 2010
mercredi, avril 14, 2010

Je vous laisse quelque parties de Les contre rimes de Paul- Jean Toulet( 1869-1920), considerés comme "un délicieux et subtil jeu verbal" par Alain Couprie
Paul-Jean Toulet
Contrerimes
1
Avril, dont l’odeur nous augure
Le renaissant plaisir,
Tu découvres de mon désir
La secrète figure.
Ah, verse le myrte à Myrtil,
L’iris à Desdémone :
Pour moi d’une rose anémone
S’ouvre le noir pistil.
2
Toi qu’empourprait l’âtre d’hiver
Comme une rouge nue
Où déjà te dessinait nue
L’arôme de ta chair ;
Ni vous, dont l’image ancienne
Captive encor mon cœur,
Île voilée, ombres en fleurs,
Nuit océanienne ;
Non plus ton parfum, violier
Sous la main qui t’arrose,
Ne valent la brûlante rose
Que midi fait plier...
5
Dans le lit vaste et dévasté
J’ouvre les yeux près d’elle ;
Je l’effleure : un songe infidèle
L’embrasse à mon côté.
Une lueur tranchante et mince
Échancre mon plafond,
Très loin, sur le pavé profond,
J’entends un seau qui grince...
6
Il pleuvait. Les tristes étoiles
Semblaient pleurer d’ennui.
Comme une épée, à la minuit,
Tu sautas hors des toiles.
— Minuit ! Trouverai-je une auto,
Par ce temps ? Et le pire,
C’est mon mari. Que va-t-il dire,
Lui qui rentre si tôt ?
— Et s’il vous voyait sans chemise,
Vous, toute sa moitié ?
— Ne jouez donc pas la pitié.
— Pourquoi ?... Doublons la mise.
7
Le microbe : Botulinus
Fut, dans ses exercices,
Découvert au sein des saucisses
Par un Alboche en us.
Je voudrais, non moins découverte,
Floryse, que ce fût
Vous que je trouve, au bois touffu,
Dormante à l’ombre verte ;
Si même l’archer de Vénus
Des traits en vous dérobe
Plus dangereux que le microbe
Nommé : Botulinus....
EXTRAIT- (1921)
Les Pâques à New York

Les Pâques à New York
Seigneur, je suis dans le quartier des bons voleurs,
Des vagabonds, des va-nu-pieds, des recéleurs.
Je pense aux deux larrons qui étaient avec vous à la Potence,
Je sais que vous daignez sourire à leur malchance.
Seigneur, l’un voudrait une corde avec un noeud au bout,
Mais ça n’est pas gratis, la corde, ça coûte vingt sous.
Il raisonnait comme un philosophe, ce vieux bandit.
Je lui ai donné de l’opium pour qu’il aille plus vite en paradis.
Je pense aussi aux musiciens des rues,
Au violoniste aveugle, au manchot qui tourne l’orgue de Barbarie,
A la chanteuse au chapeau de paille avec des roses de papier ;
Je sais que ce sont eux qui chantent durant l’éternité.
Seigneur, faites-leur l’aumône, autre que de la lueur des becs de gaz,
Seigneur, faites-leur l’aumône de gros sous ici-bas.
Seigneur, quand vous mourûtes, le rideau se fendit,
Ce qu’on vit derrière, personne ne l’a dit.
La rue est dans la nuit comme une déchirure
Pleine d’or et de sang, de feu et d’épluchures.
Ceux que vous avez chassé du temple avec votre fouet,
Flagellent les passants d’une poignée de méfaits.
L’Etoile qui disparut alors du tabernacle,
Brûle sur les murs dans la lumière crue des spectacles.
Seigneur, la Banque illuminée est comme un coffre-fort,
Où s’est coagulé le Sang de votre mort.
Les rues se font désertes et deviennent plus noires.
Je chancelle comme un homme ivre sur les trottoirs.
J’ai peur des grands pans d’ombre que les maisons projettent.
j’ai peur. Quelqu’un me suit. Je n’ose tourner la tête.
Un pas clopin-clopant saute de plus en plus près.
J’ai peur. J’ai le vertige. Et je m’arrête exprès.
Un effroyable drôle m’a jeté un regard
Aigu, puis a passé, mauvais comme un poignard.
Seigneur, rien n’a changé depuis que vous n’êtes plus Roi.
Blaise Cendrars
dimanche, avril 11, 2010
Prévert
Mais il dit oui avec le coeur
Il dit oui à ce qu'il aime
Il dit non au professeur
Il est debout
On le questionne
Et tous les problèmes sont posés
Soudain le fou rire le prend
Et il efface tout
Les chiffres et les mots
Les dates et les noms
Les phrases et les pièges
Et malgré les menaces du maître
Sous les huées des enfants prodiges
Avec des craies de toutes les couleurs
Sur le tableau noir du malheur

Les mains d'Elsa
Donne-moi tes mains dont j'ai tant rêvé
Dont j'ai tant rêvé dans ma solitude
Donne-moi te mains que je sois sauvé
De paume et de peur de hâte et d'émoi
Lorsque je les prends comme une eau de neige
Qui fond de partout dans mes mains à moi
Ce qui me bouleverse et qui m'envahit
Sauras-tu jamais ce qui me transperce
Ce que j'ai trahi quand j'ai tressailli
Ce parler muet de sens animaux
Sans bouche et sans yeux miroir sans image
Ce frémir d'aimer qui n'a pas de mots
D'une proie entre eux un instant tenue
Sauras-tu jamais ce que leur silence
Un éclair aura connu d'inconnu
S'y taise le monde au moins un moment
Donne-moi tes mains que mon âme y dorme
Que mon âme y dorme éternellement.
Extrait du "Fou d'Elsa",
Édition Gallimard
(collection Blanche)
L'amoureuse
Et ses cheveux sont dans les miens,
Elle a la forme de mes mains,
Elle a la couleur de mes yeux,
Elle s'engloutit dans mon ombre
Comme une pierre sur le ciel.
Elle a toujours les yeux ouverts
Et ne me laisse pas dormir.
Ses rêves en pleine lumière
Font s'évaporer les soleils
Me font rire, pleurer et rire,
Parler sans avoir rien à dire
samedi, avril 10, 2010
Il n'y a pas d'amour qui ne vive de pleurs
Il n'y a pas d'amour heureux
Ni sa faiblesse ni son coeur Et quand il croit
Ouvrir ses bras son ombre est celle d'une croix
Et quand il croit serrer son bonheur il le broie
Sa vie est un étrange et douloureux divorce
Il n'y a pas d'amour heureux
Qu'on avait habillés pour un autre destin
A quoi peut leur servir de se lever matin
Eux qu'on retrouve au soir désoeuvrés incertains
Dites ces mots Ma vie Et retenez vos larmes
Il n'y a pas d'amour heureux
Je te porte dans moi comme un oiseau blessé
Et ceux-là sans savoir nous regardent passer
Répétant après moi les mots que j'ai tressés
Et qui pour tes grands yeux tout aussitôt moururent
Il n'y a pas d'amour heureux
Que pleurent dans la nuit nos coeurs à l'unisson
Ce qu'il faut de malheur pour la moindre chanson
Ce qu'il faut de regrets pour payer un frisson
Ce qu'il faut de sanglots pour un air de guitare
Il n'y a pas d'amour heureux
Il n'y a pas d'amour dont on ne soit meurtri
Il n'y a pas d'amour dont on ne soit flétri
Et pas plus que de toi l'amour de la patrie
Il n'y a pas d'amour qui ne vive de pleurs
Il n'y a pas d'amour heureux
Mais c'est notre amour à tous les deux
jeudi, avril 08, 2010
Le Discours de Stockholm
Boris Vian
On parlait d'amour
Pour mieux prouver son ardeur
On offrait son coeur
Aujourd'hui, c'est plus pareil
Ça change, ça change
Pour séduire le cher ange
On lui glisse à l'oreille
(Ah? Gudule!)
Viens m'embrasser
Et je te donnerai
Un frigidaire
Un joli scooter
Un atomixer
Et du Dunlopillo
Une cuisinière
Avec un four en verre
Des tas de couverts
Et des pell' à gâteaux
Une tourniquette
Pour fair' la vinaigrette
Un bel aérateur
Pour bouffer les odeurs
Des draps qui chauffent
Un pistolet à gaufres
Un avion pour deux
Et nous serons heureux
Autrefois s'il arrivait
Que l'on se querelle
L'air lugubre on s'en allait
En laissant la vaisselle
Aujourd'hui, que voulez-vous
La vie est si chère
On dit: rentre chez ta mère
Et l'on se garde tout
(Ah! Gudule)
Excuse-toi
Ou je reprends tout ça.
Mon frigidaire
Mon armoire à cuillères
Mon évier en fer
Et mon poêl' à mazout
Mon cire-godasses
Mon repasse-limaces
Mon tabouret à glace
Et mon chasse-filous
La tourniquette
A faire la vinaigrette
Le ratatine-ordures
Et le coupe-friture
Et si la belle
Se montre encore rebelles
On la fiche dehors
Pour confier son sort
Au frigidaire
À l'efface-poussière
À la cuisinière
Au lit qu'est toujours fait
Au chauffe-savates
Au canon à patates
À l'éventre-tomates
À l'écorche-poulet
Mais très très vite
On reçoit la visite
D'une tendre petite
Qui vous offre son coeur
Alors on cède
Car il faut bien qu'on s'entraide
Et l'on vit comme ça
Jusqu'à la prochaine fois!
Je vous fais une lettre
Que vous lirez peut-être
Si vous avez le temps.
Je viens de recevoir
Mes papiers militaires
Pour partir à la guerre
Avant mercredi soir.
Monsieur le président
Je ne veux pas la faire
Je ne suis pas sur terre
Pour tuer des pauvres gens.
C'est pas pour vous fâcher,
Il faut que je vous dise,
Ma décision est prise,
Je m'en vais déserter.
Depuis que je suis né,
J'ai vu mourir mon père,
J'ai vu partir mes frères
Et pleurer mes enfants.
Ma mère a tant souffert
Qu'elle est dedans sa tombe
Et se moque des bombes
Et se moque des vers.
Quand j'étais prisonnier,
On m'a volé ma femme,
On m'a volé mon âme,
Et tout mon cher passé.
Demain de bon matin
Je fermerai ma porte
Au nez des années mortes,
J'irai sur les chemins.
Je mendierai ma vie
Sur les routes de France,
De Bretagne en Provence
Et je crierai aux gens:
«Refusez d'obéir,
Refusez de la faire,
N'allez pas à la guerre,
Refusez de partir.»
S'il faut donner son sang,
Allez donner le vôtre,
Vous êtes bon apôtre
Monsieur le président.
Si vous me poursuivez,
Prevenez vos gendarmes
Que je n'aurai pas d'armes
Et qu'ils pourront tirer.
Henri Michaux
Dans la nuit
Dans la nuit
Je me suis uni à la nuit
A la nuit sans limites
A la nuit.
Mienne, belle, mienne.
Nuit
Nuit de naissance
Qui m'emplis de mon cri
De mes épis
Toi qui m'envahis
Qui fais houle houle
Qui fais houle tout autour
Et fume, es fort dense
Et mugis
Es la nuit.
Nuit qui gît, Nuit implacable.
Et sa fanfare, et sa plage,
Sa plage en haut, sa plage partout,
Sa plage boit, son poids est roi, et tout ploie
sous lui
Sous lui, sous plus ténu qu'un fil,
Sous la nuit
La nuit.
lundi, avril 05, 2010
René Char Bio
René Char se présente comme un poète qui se révolte. Il faisait partie du groupe surréaliste. Il publie Ralentir travaux (1930) en collaboration avec Breton et Éluard. En 1935 publie Le Marteau sans maître. Il s'éloigne du groupe surréaliste et se rapproche de peintres comme Picasso, Miro, Van Gogh, ,des poètes comme Rimbaud et de philosophes. C’est pendant la guerre qu’il montre sa vraie puissance dans le terrain du langage et nous fait voir un conflit entre le réel e l’irréel. A travers sa poésie, René Char nous fait comprendre qu'une des cordes essentielles pour lui c'est l'homme même, un homme qui présente une dualité. D'une part il met en relief l'homme jamais affaiblie ; d'autre part c’est la figure de l’homme tendre vis-à-vis du monde mais aussi l’homme qui exprime sa colère dans l'histoire. Il va rejeter toute forme d'art qui ne se rapproche pas de la vie. D'où que René Char cherchera sa propre consolation dans le plan terrestre, dans ce plan terrestre il évoque la beauté, tout ce qui est simple, quotidien et dynamique. Ce dernière s’oppose aux Poèmes de Perse, car il aime les longs poèmes, mais les deux se ressemblent dans la conception qu'ils on du poète: l'engagement, la noblesse de son art et la solennité
La poésie au xx siècle
La poésie au xx siècle
L’entré dans la poésie française du xx siècle est marqué par les ruptures de « l'esprit nouveau. L’esprit nouveau est caractérisé pas sa rigueur, son esprit critique et puis dans l’ensemble de la vie humaine. Même si l’Esprit nouveau est encore influencé par le romantisme, il cherche à trouver de nouvelles formes dans la littérature pour exalter la vie.
Apollinaire publie en 1913 alcools. Certains écrivains comme lui vont être encore influencés par les formes nouvelles et les formes anciennes. Nous pouvons dire que c'est une période de transition. La nouvelle poésie du XX prend son élan des dernières années du XIX siècle. La poésie du XX aura de nouvelles postulations: vitalité, simplification accessibilité Ce nouveau siècle se renouvelle dans le langage, contrairement au symbolisme, pour cette nouvelle poésie c’est le réel qui se trouve avant tout. C’est le désir de refléter le réel qui va donner à la poésie une touche de objectivité ou comme Rimbaud l'appelait : lyrisme objectif. Pour voir vraiment naître cette nouvelle poésie objective il faut se dégager du symbolisme mallarméen et faire une rupture au niveau du registre et du rythme.
Pou réaffirmer l'indépendance de ce nouveau siècle poétique para rapport au précédent les années de 1913- 1924 sont importants parce qu’elles marquent l’apparition du premier Manifeste surréaliste. Même si cet ouvrage nous présente le désir de mettre en ordre et de constituer le nouveau siècle il y
aura toujours une querelle entre la tradition et l'innovation. Le classicisme de Valery avec La jeune parque qui se prononce contre cet univers incompréhensible de la poésie précédente.
Les années 1920 et 1930 voient la naissance du surréalisme. Maintenant on s’interroge, sur la question de la subjectivité et le rôle de l'homme. Suite à la décennie de 1940, marquée par la guerre, le poète s'interroge sur son rôle et sa responsabilité. Dans ces années commence aussi une réclamation contre le Surréalisme et maintenant on prône une vision qui se focalise moins à l'introspection et plus à la réalité immédiate. Des figures comme Saint John Pers et René Char qui essaient de se rapprocher du quotidien simple ou douloureux. D'autres figures, comme Reymond Queneau, vont se manifester contre le mysticisme surréaliste
En ce qui concerne l’engagement du poète, pendant l’étape de la résistance, de nombreux poètes vont aller au-delà des verses pour se manifester. « Paul Éluard participait à la littérature clandestine à la tête du Comité national des écrivains zone Nord. Poésie et Vérité (1942) a été publié avec le fameux poème Liberté. Des poètes comme Aragon qui participera à l’organisation sanitaire du marquis et René Char qui dirigera un réseau sou le nom de Capitaine Alexandre. D'autres poètes, comme Breton et Person iront en exile.
Même si le surréalisme présente déjà une simplification dans la lyrique, certains poètes vont pousser au-delà de la simplification lyrique et vont manifester le désir de pouvoir tout dire. Jacques Prévert écrit des poèmes qui mettent en évidence l'oppression mais aussi il ajoute un ton drôle. Chêne et chien 1938 de Reymond Queneau où nous montre de l'humour et le burlesque.
Sources
Études Littéraires. Web. 10 Feb. 2010. <http://www.etudes-litteraires.com/>.
Labrune, Gérard, and Philippe Toutain. L'histoire De France. Paris]: Nathan, 2004. Print.
Léon Gontran Damas
L.G. Damas est un poéte guyanais. Il a fait des études en droit et en lettres. Reconnu avec Lépold Sédar Senghor comme le fondateur de la Négritude il a dedié sa vie à la politique et à la culture.
Voici un vidéo où Léopold Sédar Senghor parle brièvement sur la poésie africaine. Il récite le poème de Damas « Ils sont venus ce soir » contenu dans son premier recueil « Pigments » dont la préface a été écrit par Robert Desnos.
Pour Léopold-Sedar Senghor
Ils sont venus ce soir où le
tam
tam
roulait de
rythme
en
rythme
la frénésie
des yeux
la frénésie des mains
la frénésie
des pieds de statues
DEPUIS
combien de MOI MOI MOI
sont morts
depuis qu'ils sont venus ce soir où le
tam
tam
roulait de
rythme
en rythme
la frénésie
des yeux
la frénésie
des mains
la frénésie
des pieds de statues.
(Léon-Gontran Damas, Pigments, 1937)
Cliquez sur ce lien pour lire la préface : http://pagesperso-orange.fr/redris/HTML/lg_damas2.htm
Par Ana Cecilia
dimanche, avril 04, 2010
Henri Michaux
C'est peut-être le recueil où apparaît avec le plus d'ampleur le thème essentiel de l'œuvre d'Henri Michaux : le refus de la réalité quotidienne - « sa défaite : le quotidien » - et la revendication d'« autre chose ». Cet autre chose souvent proposé, on le sait, sous la forme de situations imaginaires qui témoignent chez le poète du constant besoin d'inventer. Tantôt avec les couleurs apparemment légères de l'humour, tantôt avec celles d'une angoisse existentielle que l'humour ne parvient plus à cacher. Toujours, il est vrai, d'un « lointain intérieur », c'est-à-dire de ces confins du subconscient que Michaux ne se lasse pas d'explorer.
À une autre distance, dirait-on, et sous une forme plus familière qui nous montre que ce poète peut être un merveilleux conteur, son imagination a projeté un personnage, « Plume ». À travers les aventures à la fois plaisantes et amères dont il est le héros, Plume est bien ce que les Histoires de la littérature appellent un « type » : un homme dans l'embarras, singulièrement, toujours malmené et mal reçu, parce qu'inadapté aux exigences sociales. C'est le « coupable-né », celui qui, en toutes circonstances, « n'a pas suivi l'affaire » et se refuse à la suivre. Mythe très représentatif d'une époque où le social est particulièrement contraignant - ce qui lui donn